Par un geste de haute portée théologique et œcuménique, le Pape Léon XIV a publié la Lettre Apostolique In Unitate Fidei, à l’occasion du 1700e anniversaire du Concile de Nicée, le premier événement œcuménique de l’histoire du christianisme. Ce document, publié alors que le Pape s’apprêtait à effectuer un voyage apostolique en Turquie, n’est pas qu’une commémoration, mais une déclaration qui engage définitivement l’Église catholique sur la voie de l’unité chrétienne.
Pour les non-catholiques, cette lettre est un signal clair : l’objectif principal du Concile de Nicée était déjà l’unité de tous les chrétiens. Aujourd’hui, l’Église du Christ continue de marcher ensemble pour la réconciliation.
Le fondement de l’unité : la foi commune
La foi chrétienne est unie dans la croyance en un seul Dieu, Père de tous les hommes, au Seigneur et vrai Fils de Dieu, Jésus-Christ, et à l’unique Esprit-Saint.
La lettre apostolique rappelle que, depuis les origines de l’Église, les chrétiens sont appelés à marcher ensemble, en gardant et en transmettant avec amour le don de la foi reçu. Cette foi est exprimée dans les paroles du Credo de Nicée : « Nous croyons en Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, descendu du ciel pour notre salut ».
Le Pape souhaite encourager dans toute l’Église un élan renouvelé dans la profession de foi. Cette foi est le patrimoine commun des chrétiens depuis des siècles. Le Credo de Nicée-Constantinople est le cœur de la foi chrétienne. Il permet aujourd’hui aux catholiques de reconnaître leurs frères et sœurs en Jésus-Christ dans d’autres Églises et communautés ecclésiales.
La foi chrétienne est unie dans la croyance en un seul Dieu, Père de tous les hommes, au Seigneur et vrai Fils de Dieu, Jésus-Christ, et à l’unique Esprit-Saint. Cette Trinité démontre que l’unité est ancrée dans la diversité, et que la multiplicité sans unité est une désagrégation.
La reconnaissance du chemin parcouru et l’impératif de l’avenir
L’Église catholique constate avec satisfaction le chemin parcouru : l’œcuménisme a obtenu de nombreux résultats grâce aux efforts déployés au cours des soixante dernières années. Cet élan est d’autant plus réjouissant que l’unité est essentielle pour offrir un signe de paix et un instrument de réconciliation dans un monde déchiré par les conflits.
Cependant, le rétablissement de l’unité n’est pas simple. L’évêque de Rome insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un œcuménisme de « retour à l’état antérieur aux divisions ». Il s’agit plutôt d’un œcuménisme tourné vers l’avenir, visant la réconciliation par le dialogue, l’échange de dons et de patrimoines spirituels.
Le chemin vers l’unité est décrit comme « un chemin patient, long et difficile d’écoute et d’accueil réciproque », ce qui constitue à la fois un défi théologique et spirituel exigeant la repentance et la conversion de tous.
Les actions concrètes nécessaires pour l’unité incluent :
- Marcher ensemble pour la réconciliation.
- Laisser derrière soi les controverses théologiques qui ont perdu leur raison d’être, afin d’acquérir une pensée commune renouvelée.
- Offrir un ministère crédible basé sur le baptême et le Credo de Nicée-Constantinople.
L’Invitation aux fidèles : vivre à la suite du Christ
L’unité est fondamentalement liée à la manière dont les fidèles vivent leur foi. Le Credo de Nicée-Constantinople invite les catholiques à un examen de conscience. Le cœur de la vie chrétienne est la sequela de Jésus-Christ (la suite) : s’engager à marcher à la suite de Jésus comme Maître, compagnon, frère et ami.
Les moyens concrets de vivre l’unité et la foi dans le quotidien sont les suivants :
- Aimer son prochain sans hypocrisie.
- Pratiquer l’amour radical, y compris l’amour pour les ennemis, que Léon XIV qualifie d’« héroïsme ».
- Se pencher vers les frères et sœurs les plus délaissés, les pauvres, les abandonnés et les marginalisés.
- Témoigner de la miséricorde de Dieu face aux catastrophes, aux guerres et à la misère.
Le pape rappelle que les chrétiens ne peuvent pas aimer Dieu, qu’ils ne voient pas, s’ils n’aiment pas leur frère ou leur sœur qu’ils voient (1 Jn 4, 20).
Un horizon d’espérance : Jérusalem 2033
Dans un geste symbolique fort, le Pape Léon XIV a fait une annonce marquante dans l’avion reliant Istanbul à Beyrouth. Suite à d’importantes réunions œcuméniques, il a confirmé l’idée d’un rassemblement des communautés chrétiennes à Jérusalem en 2033.
Ce voyage est envisagé deux mille ans après la Rédemption et la Résurrection de Jésus-Christ, un événement que tous les chrétiens souhaitent célébrer. L’idée a été acceptée. Bien que l’invitation n’ait pas encore été officiellement lancée, cette confirmation par l’évêque de Rome officialise ce grand rendez-vous comme un horizon d’espérance et de réconciliation, nécessitant des années de préparation. Ce projet est la manifestation la plus concrète de la dynamique d’unité que le pape a engagée sans retour dans son sillage.

